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Pourquoi une Amicale ?

Lors des voyages au Burkina Faso pour suivre les projets de l'association Teriasira (ou accompagner des groupes d’études), Christian Berset, son président, a rencontré à maintes reprises, souvent fortuitement, des personnes œuvrant dans d’autres projets dont l’essence était similaire: collaborer avec des acteurs locaux pour leur permettre d’améliorer des conditions socio-économiques prétéritées par le manque de moyens. Un constat s’imposait: plusieurs ONG suisses sont actives au Burkina Faso, et il est dommage qu'elles ne se connaissent pas, qu'elles ne savent pas ce que les autres font, parfois dans le même domaine.

Une quête d’adresses

Débutèrent alors des heures de fouilles sur les moteurs de recherche et de renseignements auprès d’institutions qui pouvaient aider Christian Berset à trouver les acteurs concernés. Finalement, une septantaine d’adresses ont été répertoriées… impressionnant ! Qui pouvait imaginer que tant d’associations suisses soient actives au BF ?

Premiers échanges encourageants

Vint le moment de contacter toutes ces ONG. Des centaines d’échanges de courriels ont confirmé que  l’idée d’une amicale était reçue positivement. Évidemment, elle n’a pas fait la totale unanimité (cinq associations l’ont rejetée catégoriquement, et quelques-unes n’ont pas répondu). Finalement, plus de 60 associations/ONG se sont engagées dans l’amicale. 

Une amicale non contraignante

Elle repose sur quelques principes de bases suivants:

  • Création de synergies entre les membres. Ceux-ci ont la possibilité de mettre en commun les informations qu’ils souhaitent partager (expériences, questions, projets…), sans aucune contrainte et de façon informelle, au travers d’une liste de diffusion, et de cette plateforme d’échanges.
  • Aucune structure hiérarchique, les activités étant proposées par les membres selon leur disponibilité. Il n’y a donc pas de surcharge administrative.
  • Aucune ingérence dans le fonctionnement des diverses entités membres, chacune garde son entière autonomie et liberté.
  • L’amicale se veut apolitique et sans orientation religieuse. Cela n’empêche pas des relations avec des personnalités politiques (ou religieuses) dans un esprit de collaboration et d’ouverture.

Des rencontres prestigieuses

Grâce au concours de Monsieur l’Ambassadeur de l’époque, SE Seydou Sinka, une audience avec le Président du Faso SE Rock Kaboré nous a permis d’échanger avec lui le 15 octobre 2017. Une quarantaine d’ONG se sont déplacées à Genève à cette occasion. Nous avons pu lui soumettre quelques suggestions à propos des difficultés que nous rencontrons dans nos actions. Elles sont essentiellement d’ordre administratif (facilitations douanières, accès aux visas, problèmes de coordination entre les projets des associations et les autorités…). Le Président nous a non seulement écoutés, mais il semble avoir bien entendu nos propos, promettant de trouver des solutions, malheureusement sans suite… (À noter que des échos sur cette réunion ont paru dans la presse burkinabè, et même lors du journal télévisé). 
 

Une seconde rencontre prestigieuse s’est déroulée le 25 mars 2018. Ce jour-là, une demi-douzaine d’associations ont répondu à l’invitation du président de l’Assemblée Nationale du Burkina Faso. 

Bref compte-rendu : en préambule, le nouvel Ambassadeur, Monsieur Dieudonné Sougouri (à gauche sur la photo), a rappelé l’importance que revêtent les actions entreprises par les ONG au Faso, et que le maintien des relations entre elles et l’ambassade fait partie d’une des missions que lui a confiées le Président national (qui nous avait rencontré en octobre dernier).

Christian Berset a ensuite présenté l’amicale et rappelé les principales prérogatives que nous avions émises, qui ont bien été entendues, mais dont on n’a pas encore vu les effets. Chaque burkinami présent a ensuite exprimé soit un commentaire sur les actions de son ONG, soit les situations particulières qu’elle rencontre. Le Président a répondu point par point.

Sur la problématique des visas gratuits pour les visites de projets, il a affirmé que le dossier était en cours, sur un plan global. La présidence souhaite que cette problématique ne concerne pas uniquement la Suisse, mais s’étende à toutes les ONG œuvrant au Faso. Selon lui, l’affaire devrait être réglée encore durant l’année 2018 (on constate que notre amicale peut également rendre service à d’autres… )

En ce qui concerne les facilitations administratives et douanières, il a rappelé ce qui nous avait été dit: que le durcissement des règles avait été imposé par des malversations antérieures (pas avec des ONG suisses a-t-il bien précisé), et que dès lors, la méfiance s’était accrue. Il souhaite qu’une relation entre l’administration, les douanes et les ONG puisse parvenir à faciliter ces contraintes.

Un problème de sécurité a été évoqué par les ONG travaillant dans le Sahel (notamment par Bilifou-Bilifou). Sur ce point, il a rappelé que le problème de sécurisation dans cette région est difficile, même pour les burkinabè, et que chacun s’y rendant doit faire le maximum pour l’assurer, par exemple en annonçant à l’avance une visite, ce qui permettrait une plus grande vigilance. Mais le risque zéro n’existe bien sûr pas.

Lorsque Christian Berset a évoqué l’importance d’établir une relation entre les ONG et les députés de l’AN, puisque ceux-ci sont issus de toutes les provinces du pays, donc forcément proches des actions entreprises, le Président a renforcé cette proposition en affirmant qu’il allait transmettre à l’ensemble des 127 députés la liste des burkinamis.

Les Burkinamis au SICOD

Du 6 au 10 décembre 2018 a eu lieu le Salon International de la Coopération pour le Développement (SICOD) à Ouagadougou. Christian Berset a eu l’honneur d’y être invité pour présenter les Burkinamis. L’accueil qui a été réservé à sa présentation a été très positif, l’idée de cette amicale très appréciée.

Un premier forum national

Un premier forum des Burkinamis a eu lieu le 13 novembre 2021 à Fribourg. Les thèmes proposés par les Burkinamis eux-mêmes ont confirmé les synergies possibles entre les associations membres afin de rechercher des solutions concrètes pour que nos actions soient menées au mieux.

Une troisième rencontre de "haut niveau"

Nous avons été sollicités une troisième fois par un membre des hautes autorités burkinabè en février 2023. Suite à des renversements politiques, un gouvernement de transition a été instauré. Le Président de son Assemblée Législative de Transition (ALT), S.E. M. Ousmane Bougouma souhaitait profiter d’un voyage à Genève pour nous rencontrer, rencontre organisée dans les locaux de l’Ambassade.

Dans son allocution introductive, le Président de l’ALT a évoqué la grande importance du travail des associations de coopération au BF et les en remercie. Il a rappelé les difficultés sécuritaires provoquées par le terrorisme.

Lors de la discussion qui a suivi, différents intervenants de l’amicale se sont exprimés, écoutés attentivement par M. Bougouma. Ils ont notamment manifesté une certaine déception par rapport aux résultats de telles réunions, les deux premières n’ayant eu aucun effet positif, voire dans quelques cas même l’apparition de contraintes supplémentaires.

Parmi les demandes exprimées figurent une réduction ou même une suppression des frais de visas dans des modalités à définir, ainsi que des facilitations au niveau douanier pour les marchandises amenées dans un but non lucratif. S’ajoute actuellement évidemment la problématique sécuritaire. Nous avons l’espoir que le Président de l’ALT donne des suites concrètes à ces demandes, même si nous sommes conscient que de par son mandat transitoire, il n’est pas certain qu’il soit encore en fonction à l’avenir. À noter que les échanges se sont déroulés dans une atmosphère très détendue et constructive.

C'est suite à cette rencontre que s'est produit le déclic, il était temps de faire un pas en avant, de constituer une association officielle.